Repartir à zéro, par Marie-Ève Potvin

Par Marie-Ève Potvin



Il y a 2 ans, j’étais une maman de 2 jeunes enfants qui travaillait à temps plein dans un bureau, en couple avec un chum qui avait aussi une carrière exigeante. Épuisés, notre vie de famille se résumait à se dépêcher, 5 jours sur 7.

Un jour, mon chum et moi avons décidé de repartir à zéro. Notre plan n’était pas aussi extravagant que d’aller faire le tour du monde en voilier, mais plus modestement de déménager à la « campagne ». (Pas un trou, mais une campagne citadine, où il y a de la nature, des montagnes, des lacs, avec une épicerie qui tient du pesto et un café qui fait des lattes).

Même si aujourd’hui ça semble plutôt simple, ça impliquait de vendre notre maison adorée de Montréal, de quitter nos amis, nos voisins, notre mode de vie, de changer d’emploi et dans mon cas, de faire le pari invraisemblable de continuer à travailler en télévision…

Ce pari était-il raisonnable ? Tout risquer pour voir plus d’arbres, c’était un brin intense ! Comment prendre la décision de quitter une vie que nous aimions, malgré ses défauts, en espérant meilleur ? Nous n’avions aucune garantie que la vie à la « campagne » nous plairait !

Nous aurions facilement pu continuer à rêver et à parler de ce projet lointain, sans jamais passer à l’action… Mais nous avons choisi de tendre une oreille à cette petite voix qui nous murmurait de prendre le risque, qui nous rappelait que c’était ce à quoi nous avions rêvé, enfants. Je pense que c’est surtout ça dont je suis fière. Je peux dire qu’on l’a fait ! Peu importe le résultat, on a osé, on a essayé, on a donné une chance à notre rêve de prendre vie !

Et au final, nous sommes heureux de notre décision, même si tout n’est pas noir ou blanc (je ne peux toujours pas regarder de photo de notre maison adorée de Montréal sans verser une larme.) Il n’y a pas une journée sans que moi, mon chum ou un de nos enfants ne s’exclament « ça sent bon ici » quand on pique-nique au bord du lac ou encore « regardez comme on voit bien les étoiles! » quand on fait un feu dans la cour. « Il y a plus de forêt, de vie et de trails de vélo de montagne ! », selon mon fils Léo, 6 ans.

Prendre ce risque m’a forcé à définir mes valeurs, mes rêves, mes objectifs. Et depuis notre déménagement, c’est comme si j’avais pris un engagement envers moi-même : je sens plus que jamais le devoir de prioriser mes rêves, de refuser les situations qui ne me conviennent pas, de vivre selon mes valeurs, même si ça signifie parfois de dire non.

À travers cette aventure, j’ai réalisé que ma plus grande peur, celle de me tromper, était infondée. Car si jamais ça ne nous convient plus, on n’aura qu’à revenir dans le 514 !

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