Être mère, un peu … autrement.



Je n’ai pas d’enfant. Vous le savez, je vous ai déjà raconté. Pas parce que j’en voulais pas, mais parce que la vie en a décidé autrement. Donc non, pas de belle bedaine de grossesse à voir épanouir, ni de petit bébé à voir grandir. Non. Je ne vivrai pas ça. J’ai dû me faire à l’idée.

Mais je ne suis pas en reste, parce que j’ai une nièce.

Elle s’appelle Emma.

En fait, je la surnomme Emma-la-Magnifique depuis sa naissance, parce que c’est, évidemment, la plus magnifique des enfants. Imaginez une petite blonde de 4 ans, avec de beaux grands yeux bleus. Une fillette qui est drôle, intelligente, curieuse et qui a déjà tout un caractère. (Quand Emma dit non, c’est non! Pis on le sait, le message est clair merci!) Mais voilà, c’est le premier bébé de la famille donc tout ce qu’elle fait, même quand elle pète une coche, à mes yeux, c’est extraordinaire. Même si ça peut être exaspérant sur le coup, je me dis que cet enfant-là ne se fera pas marcher sur les pieds une fois adulte. You go girl!

C’est la première fois aussi que je vois mes gènes en quelque sorte chez un enfant. J’y vois tantôt mon frère, tantôt mon père, sa mère bien sûr, mais j’aperçois aussi parfois des petits bouts de moi. Et ça, ça me chavire à tout coup.

J’ai eu l’immense bonheur de passer 10 jours de vacances avec elle cet été. Toute ma famille était réunie chez mes parents pour se retrouver et passer du « Good time » comme le dit si bien mon père. Et ça été fabuleux. Moi, qui habituellement se transforme en larve pendant mes vacances, qui fait la grasse matinée, qui bouge au ralenti, j’étais rendue une lève-tôt, qui se dépêchait à sortir du lit dès que j’entendais ses p’tites pattes descendre l’escalier. 7 h du matin toé, même pas de café dans le corps et je m’élançais, les bras tendus pour la cueillir et me coller sur son petit corps encore engourdi de sommeil.

Ça été un 10 jours bien rempli.

J’ai renoué avec la cachette (où elle trouvait ça siiii drôle que je fasse semblant de ne pas la voir alors qu’elle était toujours au même endroit) je me suis transformée en cheval, avec elle bien accrochée à mon dos à me dire « Encore! » dès que j’avais fini de courir dans la maison. J’ai regardé Pat Patrouille comme si ça avait été le meilleur blockbuster de l’été. On a couru sur la plage. Ramassé des coquillages. Baigné. Je me couchais le soir complètement épuisée (matante n’a pu 20 ans!) mais remplie d’amour. C’est tellement riche la vie avec un enfant.

Elle a l’âge où elle fait des premiers spectacles aussi. Elle chante les paroles des « Champs Élysées », danse et chante sur « Rocket man » d’Elton John et sait quoi faire pour nous faire rire. Sa dernière chanson en lice? Une des miennes! Mon frère lui a fait écouter ma chanson « La plupart du temps », en lui disant qu’elle connaissait très bien la chanteuse. Après avoir écouté attentivement, sa réaction a été de dire: « Est-ce matante Julie? Ma Julie? » (Vous dire combien ces deux petites phrases m’ont gonflé le coeur de joie!) Et maintenant, elle l’écoute à chaque jour et chante en choeur les paroles que j’ai écrites.

Bref, même si je suis convaincue que le deuil de la maternité en est un à vie, que ça revient parfois nous happer sans crier gare, que ça nous attriste en nous montrant ce qu’on ne vivra jamais, la vie me prouve aussi que l’amour maternel, maternant, peut prendre d’autres formes. Avec un neveu, une nièce, l’enfant d’une amie, nos amis… nos animaux même! Pis je trouve ça beau. Pis surtout je me trouve ben chanceuse d’avoir Emma dans la mienne. Parce que ma vie est vraiment plus magnifique depuis qu’elle y est.

Julie

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