Être sur le bien-être familial, par Mélanie Leblanc

par Mélanie Leblanc



J’écris ces lignes en direct de l’aéroport de Mexico, où j’attends mon vol qui me ramènera à la maison. Je viens de passer six semaines parfaites, au soleil oui, mais avec mes parents, surtout. Je serai franche et directe : j’ai totalement profité d’eux. Profité de leur amour, de leur support et de la vie facile. Profité du cocon et du bien-être familial.

Avant, j’étais allergique au mot « chance ». Bon, je le suis encore un peu, mais de moins en moins. « Tu pars en voyage souvent, t’es tellement chanceuse ! » Ce à quoi je répondais, totalement agacée : « oui je suis chanceuse d’avoir la santé pour pouvoir travailler, ramasser mes sous et partir en voyage. » « Tu travailles en télé, tu es tellement chanceuse » avait droit à : « je suis chanceuse d’avoir trouvé ma passion et de l’exercer tous les jours. » À l’aube de la quarantaine, je réalise que de rejeter le mot chance c’est peut-être ça la vraie chance, finalement. La chance me sort par les pores de la peau, tellement je baigne dedans depuis toujours. Bref, c’est un autre sujet dont j’aurai peut-être la chance de parler une prochaine fois (ok, j’arrête les jeux de mots douteux!).

Bref, plus la vie avance et fait son chemin, plus je réalise les nombreux privilèges qu’elle m’apporte, dont mes parents, Monique et Robert, de qui j’ai envie de vous parler. (Mon père va avaler sa gorgée de travers, surtout quand il va voir sa photo… Prends une grande respiration pâpâ, ça va ben aller). J’ai la chance d’avoir des parents en santé, heureux ensemble et inspirants. Déjà qu’ils soient encore à mes côtés, c’est une chance inouïe. Je ne peux m’imaginer dans quel état je serai retrouvée le jour où ils me seront arrachés. Mais s’il y a une chose que je sais c’est d’en profiter, de leur dire que je les aime, de les serrer dans mes bras, de rire avec et d’eux, en les taquinant (surtout quand ils s’endorment devant la télé). Ils se comprennent dans un langage semi-inventé et je les trouve beaux : « ça là, ça te tenterais-tu ça ? » « Oui ça me tenterait ça. » Quiconque ayant trouvé le sujet de cette phrase m’en fasse part, svp ! Depuis six semaines, vous dire à quel point j’ai profité d’eux ! J’ai un peu réintégré la vie que j’avais, adolescente, quand j’habitais à la maison. Sauf que les moments « tu me gosses, tu me tombes sur les nerfs » se sont transformés en moments attendrissants, vécus avec mes yeux d’adulte. En les regardant je continue d’apprendre, d’apprendre sur la vie, beaucoup. Je continue de grandir. Et je pense humblement qu’ils continuent de grandir, eux aussi, par le fait même.

Certains diront que le cordon n’est pas coupé, ce à quoi j’ai le goût de répondre : « ouin, pis ? Serait-ce si grave ? » Chose certaine, quand ils ne seront plus là, je serai satisfaite d’avoir vécu à la puissance 1000 ce que je m’étais promis de faire avec eux.

Je ne vous partage pas ceci dans le but de faire ma fraîche ou encore la morale. À chacun sa réalité et sa vérité… c’est très bien ainsi. Bref, il est venu le temps de m’assumer… et je ne suis même pas gênée: je suis une fille à « méman » et à « pâpâ» et fière de l’être.

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Fille de télé, Mélanie Leblanc a été tour à tour directrice artistique, auteure, metteure en scène et productrice. Auteure de deux best-sellers Si tu t’appelles Mélancolie et On fait l’amour, on fait la guerre, publiés aux Éditions de Mortagne, c’est avec son site Internet de voyages et de bonnes adresses www.onestou.com qu’elle reprend du clavier où elle VIT Montréal, EXPLORE le Québec et DÉCOUVRE le Monde.

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