La douceur de la tempête



L’hiver est tough, on va se le dire.

C’est le bout de l’année que j’ai toujours trouvé le plus difficile.

Février.

Où on sort de janvier avec ses moins 30, ses bonnes bordées et ses dégels. Des semaines où tout roule plus carré, où on lutte, contre le froid, le trafic, contre le moral qui a tendance à baisser autant que le mercure. Un mois où on le sait qu’on en a encore pour un bout à lutter. Février est un espèce d’entre-deux. On le sait ben que la douceur va finir par revenir, elle revient toujours, mais on a encore un boutte à faire dans la slush et la gadoue.

 

C’est drôle parce que je sens que dans ma vie aussi je suis dans un espèce de Février, dans cet entre-deux. Cet espace de flottement où je n’ai pas d’autre choix que de me laisser guider par mon coeur pour la suite, parce que je n’arrive pas à voir ce qui s’amène. Comme lorsqu’on est en voiture sur la route, en pleine tempête, que les phares n’arrivent qu’à éclairer le mur de neige qui se dresse devant nous. Je suis là. Les phares ben allumés, les wipers qui fonctionnent au maximum, mais je ne vois pas clair encore. Au lieu de paniquer (comme j’ai le réflexe de faire depuis toujours!) je me surprends à être plutôt zen. Et même à être excitée par ce que je vais y découvrir. J’y vais à tâtons, en suivant ce que ma petite voix me chuchote. Je sais que la tempête finira et que le beau temps reviendra. Alors j’attends. Je respire. J’essaie de me ramener les jours où ça va moins bien.

Le portrait n’est peut-être pas clair encore, mais je commence à voir les pourtours de mon chemin. Et surtout, je sais que ce moment, cette tempête de neige dans ma vie, était nécessaire. Pour me forcer à arrêter. À adapter ma conduite. Et, moi qui ai le pied pesant, je me surprends à apprécier de rouler plus lentement. Plus doucement. Mieux, j’arrive à apprécier la beauté de ce moment.

Parce qu’après tout, une tempête ce n’est pas obligé d’être violent.

Ça peut aussi être tout doux finalement.

Julie

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