Coach Julie



C’est ainsi que mes amies m’ont surnommée il y a déjà plusieurs années. Pourquoi ? Parce que je suis une espèce de motivatrice née, une Josée Lavigueur de la gym mentale. J’ai ça dans le sang. « T’as un problème ? J’ai une solution ! » Ça pourrait être mon slogan. Et j’ai toujours été ainsi, conseillant les uns, écoutant les autres et surtout suggérant ce qui me semblait être, à coup sûr, la bonne solution, le gros bon sens. (C’est sûr que j’ai dû taper sur les nerfs des gens que j’aime au cours de ma vie, mais c’est plus fort que moi. Un réflexe inné.)

Combien de fois ai-je tenté d’aider un ami à réaliser ses rêves, atteindre ses objectifs, en l’aidant à faire la liste d’étapes à franchir pour y arriver ? « Ça a si bien fonctionné pour moi, ça va marcher pour toi aussi ! », « Quand on le met par écrit, ça aligne les actions ! » C’est ce que je croyais. Mais j’oubliais un détail important : ce qui fonctionne pour moi ne va pas nécessairement fonctionner pour les autres. Parce qu’on est tous différents. Avec nos propres blessures, nos peurs. Donc ma solution sur mesure l’est pour moi…pas pour l’Univers entier !

Tout ça, ma tête le sait. Mais j’ai encore beaucoup de difficulté à écouter quelqu’un me raconter ses problèmes sans vouloir l’aider à les résoudre. Est-ce que la souffrance de ceux que j’aime m’est intolérable ? Peut-être, faudrait que j’approfondisse la question. Mais même si je sais que la souffrance fait partie du processus, de la vie, qu’il faut passer par là parfois pour apprendre nos leçons et que j’accepte tout ça pour moi, pour ma vie, j’aimerais tant économiser ces peines à ceux que j’aime ! Leur donner un free pass, Go to 200 et réclame le bonheur, comme dans un bon jeu de Monopoly réconfortant.

Mais la vie, ça ne se joue pas comme au Monopoly.

Parfois, on ne peut rien faire. On est juste impuissant devant la douleur de l’autre. Parce que l’autre n’a pas compris encore la leçon, parce qu’il s’accroche à de vieux patterns, à des peurs, parce qu’il n’a pas encore eu son déclic, parce qu’il n’a pas été jusqu’au bout, parce que, parce que… Mais pour une fille d’action, une fille qui rebondit devant l’épreuve (je ne reste jamais longtemps dans le fond du baril), c’est le pire sentiment qui puisse exister. De constater que je ne peux rien FAIRE pour aider, que mes solutions miraculeuses ne fonctionnent pas… ça me fait capoter ! L’impuissance me tue.

Et c’est là que je deviens en colère. Fâchée noire. Je pète ma coche contre l’Univers qui ne suit pas mon plan (tiens-tiens, de vieux relents du Plan Bélanger ici!). J’en parle à des amis, je cherche, je m’entête. Jusqu’à ce que les épaules me tombent enfin et que je pleure. Et c’est là, quand je touche à ma tristesse, que je m’abandonne enfin, que je me souviens de ces 2 mots : lâcher prise. Ben oui, accepter ce qu’on ne peut pas changer. Même si ça fait pas mon affaire, même si je n’y peux rien. Je m’efforce donc de me rappeler que la vie a son plan, que c’est vrai pour moi et pour les autres aussi même si, lorsqu’on est au milieu de la tempête, qu’on voit des gens souffrir, c’est dur d’y croire à 100%. Mais parfois, c’est la seule chose qu’on peut faire. Écouter, sans donner de solution et garder confiance qu’un jour le vent va retomber.

Tout finit toujours par passer. À se répéter à l’infini jusqu’à ce que ça soit parfaitement intégré.

Julie

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