Ça me tente-tu?

par louise sigouin en collaboration avec marie-france côté

«Mon chum me lance tout le temps des pins», «On dirait que mon boss me prend pour une dinde», «Mes enfants me rient en pleine face» «J’ME SENS PAS RESPECTÉE !!!» J’entends souvent ces cris du cœur pendant mes consultations. Et s’il existe effectivement un sentiment désagréable, qui fait yark, c’est bien celui d’avoir l’impression de ne pas être considéré par les autres. Même si personne ne va aller en prison parce qu’il n’a pas flushé la toilette, qu’il coupe toujours la parole à ses collègues ou qu’il a fait un doigt d’honneur à quelqu’un sur l’autoroute, le respect, c’est une invitation à considérer l’autre comme un individu qui a de la valeur et à qui on doit faire attention. Mais pour se faire, la première personne à qui il faut d’abord donner de l’importance et estimer, c’est soi-même ! Par où commencer? Voici quelques pistes à explorer pour y arriver !



Apprendre à identifier ses frontières

Parce qu’on a peur de déplaire, de choquer l’autre ou de paraître capricieux, trop souvent on se laisse parler avec des mots blessants, on accepte une invitation à un party où on n’a pas envie d’aller ou on fait semblant qu’on aime quelque chose alors qu’on n’a pas vraiment d’intérêt. Résultat : au travail, dans l’intimité ou avec ses proches, on accumule les frustrations et on se demande si c’est nous qui capote avec l’impression d’être incompris. Face à une situation qui implique une décision toute simple ou plus complexe, il faut d’abord se poser les questions suivantes : «J’aime-tu ça ou non ? » (Ce que la personne vient de me dire, cette caresse que je viens de recevoir, la coupe que ma coiffeuse vient de me faire ?) «Ça me tente-tu ou pas ?» (D’accepter cette nouvelle responsabilité, d’aller au cinéma avec cette amie-là, de faire l’amour ce soir?) «J’ai-tu le goût ou pas vraiment ?» (De regarder cette émission, de prendre un autre verre de vin, d’avoir un deuxième enfant?)

Ressentir ses limites et les exprimer

Notre petite voix intérieure nous trompe rarement, mais souvent les réponses risquent de ne pas faire notre affaire, parce qu’elles peuvent susciter une réaction désagréable chez les autres. Ce n’est pas quelque chose qu’on décide, mais plutôt qu’on ressent clairement, au fond de nous. Pour se faire respecter, il faut inévitablement nommer nos inconforts («Je ne suis pas à l’aise que tu invites ton chum à dormir ici sans m’en parler»), notre désaccord («J’aimerais que vous arrêtiez de dénigrer mon travail pendant les réunions») ou nos malaises («Je ne me sens pas important pour toi quand tu regardes ton cell pendant que je te parle»), même si c’est délicat. Quand on est conditionné à vouloir plaire, ce n’est pas toujours facile, mais si on reste à ne rien dire dans l’espoir que les autres devinent ce qui nous convient, on risque d’être souvent déçu.

Récupérer son pouvoir personnel sur sa vie

Oser dire «non», «stop», «j’en ai assez», «ça ne me convient pas» nous donne la liberté d’être qui nous sommes et la possibilité de créer la vie qui correspond à nos valeurs et nos désirs profonds. Arrêtons d’attendre d’être enfin respectés et soyons plutôt des modèles de respect à notre propre égard, parce que ce qu’on dégage, c’est bien souvent ce qu’on attire !

Partager: