Saskia Thuot

J’ai eu la chance de connaître Saskia en la côtoyant pendant quelques années à Rythme FM. On se croisait tous les matins dans le studio, on a eu des soirées ensemble, de belles discussions. Ce que j’aime le plus de Saskia c’est son côté bonne vivante. C’est le fun être avec elle! C’est une émotive: elle rit fort, elle s’extasie, elle est touchée, elle pleure… Que du brut, que du vrai. Et c’est sans doute là qu’on se rejoint, mettons que toutes les 2 quand on se met à rire ensemble, ça ne passe pas inaperçu, ça vient du coeur! On sait tous qu’elle a vécu beaucoup de bouleversements et de changements au cours des dernières années et j’ai l’impression qu’elle se révèle encore plus à elle-même. Qu’on a accès de plus en plus à l’essence même de Saskia. Et on ne fait que l’aimer encore davantage! Voici les 3 grandes leçons qu’elle a apprises dans la vie.



No 1

Apprendre à laisser-aller

J’apprends à laisser-aller dans plusieurs facettes de ma vie. Cette année, ça a été une grosse année de laisser-aller dans ma vie. C’était la fin de Décore ta vie, après 16 ans. Apprendre à laisser-aller cet énorme morceau de ma vie, toute une étape.

Apprendre à laisser-aller le fait que les enfants vieillissent. Mon fils qui a 12 ans, qui est entré au secondaire qui est en train de développer une indépendance extraordinaire, faut que je le laisse aller aussi.

Je le vis aussi dans ma vie de célibataire. Je fais des super rencontres. Des fois rapidement tu te rends compte que lui, ça lui tente pas ou moi ça ne me tente pas, ben je laisse aller ça. Plutôt que de me remettre en question et de me demander qu’est-ce que j’ai de pas correct ? Je me dis, ça ne nous appartient pas.

Moi dans la vie, on s’entend, j’aurais souhaité que ma vie de couple fonctionne éternellement et que j’aille une belle vie de famille. On avait pourtant le quatuor « parfait »; le grand garçon, la petite fille, le couple. Mais à un moment, il faut laisser aller ça, parce que le bonheur n’y est plus, qu’on n’est plus bien. D’être bien, c’est essentiel dans la vie, et pour ça, il faut savoir laisser-aller.

No 2

Je ne veux pas vieillir rigide et plate

Quand j’étais en couple, j’avais l’impression que tout devait rouler au quart de tour dans ma vie : les enfants, le couple, la maison, le boulot, l’école, les obligations, les cours, les cossins etc. Et depuis ma séparation, j’ai vraiment appris à lâcher prise.

Avant si je faisais une brassée de lavage, fallait qu’on la plie rapidement et que 5 minutes plus tard, tout soit rangé dans les tiroirs. Là, mon panier de lavage peut trainer pendant plusieurs jours et au pire, on vient piger dedans! J’ai vraiment appris à laisser aller beaucoup de choses. Un autre exemple, dernièrement j’avais oublié d’acheter du jambon pour les sandwichs des enfants. Avant, j’aurais été fâchée, déçue, je me serais sentie coupable. Là je me dis, ben, ils mangeront des sandwichs au fromage.

Pour moi l’élément déclencheur de tout ça, c’est que maintenant je suis toute seule, puis je sais que je ne peux pas en faire autant que quand on était deux. Ça, c’est une réalité. Et à un moment donné ben j’ai décidé que la table de la salle à manger c’est plus une table de salle à manger, c’est devenue une place où on dépose nos trucs… que je ne ramasserai pas nécessairement à la fin de la journée. Et puis dans cette salle à manger là, que j’ai repeinte il y a plus d’un an, je n’ai toujours pas réinstallé les rideaux. Et on s’entend que pour moi la déco, c’est quelque chose que j’aime beaucoup dans la vie! Ben tant pis, j’ai pas de rideaux, et ce n’est pas la fin du monde.

Maintenant que je suis toute seule, j’ai réalisé que ce qui est plus important quand je suis avec les enfants, c’est que je passe du bon temps avec eux, alors à la limite, on s’en balance s’il n’y a pas de rideaux dans la fenêtre de la salle à manger.

Même si c’est difficile de lâcher prise, c’est vraiment une libération pour moi. Je suis contente d’avoir réussi ça, ce lâcher-prise là. Et aussi, je trouve qu’en vieillissant on devient plus rigide et je n’ai pas envie de ça. Je ne veux pas vieillir rigide et plate.

No 3

Apprendre à dire non

Moi je suis la fille qui est du genre à se confondre en excuses, puis à un moment donné j’ai dit non, ça suffit. : « C’est non, c’est non », c’est tout. Ce n’est pas possible. Dans mon métier de pigiste, on souhaite être toujours là, disponible, à l’écoute, prête à faire ce contrat-ci, ce contrat-là. Mais il faut pouvoir oser dire ben non, ce contrat-là, il ne me convient pas, c’est pas moi.

Apprendre à dire non avec les enfants et tenir son bout, ça aussi c’est dur, on ne veut pas leur faire de la peine. Mais dans la vie, on se fait tellement plus dire non que oui, que c’est ça la vraie affaire. Il faut apprendre à accepter ça au même titre que nous aussi on se fait dire non des fois et on vit avec.

L’an dernier, je faisais de la radio à l’émission du matin, puis j’ai décidé de démissionner à Noël, j’étais au bout de mon rouleau, j’étais plus capable. J’avais écrit un beau texte pour expliquer « je me choisis ». C’est ça aussi apprendre à dire non. Ma patronne m’avait demandé, peux-tu terminer la saison et te rendre au printemps ? J’avais dit non, je ne serai pas capable.

Moi je m’implique beaucoup autour de tout ce qui touche à l’estime de soi, et apprendre à dire non c’est aussi refuser les commentaires négatifs que les gens peuvent faire au sujet de notre corps, de notre physique. Dans la vie, on fait plus de commentaires négatifs sur l’autre que de commentaires positifs. Il faut être capable de dire à l’autre que quand il nous fait un commentaire négatif, ça nous fait de la peine. Pourquoi tu me dis ça ? Je refuse que tu me dises ça. Et ça, c’est quelque chose que j’inculque à mes enfants. Moi, les « ma grosse chérie», c’est non. C’est « ma belle chérie ». Ce sont des petits mots qui sont sournois des fois.

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