Marie-Claude Savard

J’admire les gens qui, comme Marie-Claude, font les choses à leur façon. Alors que rien ne la prédestinait aux sports, elle y a passé 15 ans de sa vie, récoltant succès et amour du public. Dans sa vie personnelle aussi, elle plonge, malgré les obstacles et difficultés. Prendre des risques, s’écouter et foncer… je pense qu’on peut tous s’en inspirer!



No 1

La chance sourit à ceux qui prennent des risques

Cet adage a complètement façonné ma vie personnelle autant que ma vie professionnelle, parce que ça m’a poussé à essayer des choses hors du commun. À 24 ans, alors que j’étais recherchiste à l’émission du matin d’André Arthur, on m’a proposé de m’occuper de la chronique sportive. Tout le monde me disait de ne pas accepter et pourtant, je l’ai fait et ce, même si je n’étais pas prédestinée à faire les sports. Je me suis appliquée et j’ai travaillé vraiment très fort. J’ai évolué 15 ans dans cet uni-vers et c’est ce qui a défini ma carrière. Comme je me sentais parfois en touriste dans ce domaine, j’ai décidé de continuer à prendre des risques. J’ai donc quitté Salut Bon-jour de mon propre chef, après 7 ans alors que j’étais au sommet du succès professionnel. Je souhaitais me réinventer à nouveau. Je suis heureuse de l’avoir fait parce que ça m’a amené à vivre d’autres belles expériences.

Oui, il y a des risques que j’ai pris qui ont été plus négatifs, mais quand je fais le bilan, je considère qu’ils m’ont appris et apporté énormément. Je ne les regretterai jamais parce qu’ils ont modelé ma vie et ça, c’est extraordinaire.

Je ne dis pas de ne pas peser le pour et le contre d’une situation et de ne pas écouter sa petite voix intérieure avant de se lancer, mais il ne faut pas avoir peur d’essayer de nouvelles choses et de se mettre en danger. Quand on reste toujours dans le confort de nos vieilles pantoufles, on développe la peur de l’inconnu.

L’idée n’est pas seulement de prendre des risques; il faut aussi assumer ce qui vient avec et travailler fort pour y parvenir. Au bout du compte, ça procure énormément de confiance en soi!

Plus on avance en âge et plus c’est parfois difficile d’en prendre, mais je continue à le faire. Je me remets toujours en question et j’apprends à mieux me connaître à travers cette façon de vivre.

 No 2

L’âge est seulement un chiffre

J’ai appris ça de plusieurs façons. Premièrement, j’ai eu mes enfants sur le tard; à 44 et 47 ans. J’ai passé beaucoup d’années en clinique de fertilité et j’ai longtemps été prise dans les limites que je m’imposais à cause de l’âge. «Dépassée 40 ans, j’abandonne!». Je me suis rendue compte à quel point l’âge n’est qu’un chiffre à travers tous les calculs et les formules que je me suis mise à faire. Ma mère m’a eu à 22 ans et est décédée à 60 ans. En contrepartie, le père de mon conjoint (Jean-Martin Bisson) l’a eu à 46 ans. Aujourd’hui, il en a 84 et est en pleine forme. Il marche son 18 trous et mon amoureux joue au golf tout l’été avec lui. J’en ai donc conclu que ce n’est pas parce que tu as des enfants jeune que tu seras dans leur vie plus longtemps.

Pendant mon suivi de grossesse, mon médecin me disait que j’étais sa patiente la plus en forme. J’ai eu une grossesse tout ce qu’il y a de plus normal, alors qu’une fille dans la vingtaine peut en avoir une compliquée. J’ai 47 ans et je me sens comme une femme de 35. Tout en étant responsable et conscient, il faut surtout être bien dans sa peau. Je préfère oublier les chiffres et être dans le moment présent. Autrement, ça devient une obsession et ce n’est pas agréable.

Il faut bien sûr être conscient de l’âge que l’on a. C’est important de prendre soin de notre santé, de nous entretenir, de cultiver notre forme et notre énergie vitale. On doit poser des gestes pour être en harmonie avec cette façon de penser. Je crois sincère-ment que cette posture mentale nous aide à mieux avancer dans le temps.

Quand on commence à penser qu’on est vieux, on le devient. C’est fou ce qu’on peut s’empêcher de faire des choses en pensant qu’on n’a plus l’âge de les faire. La maternité étant mon exemple suprême. Avoir des jeunes enfants, ça garde actif. Je n’ai pas le temps de penser que j’ai mal dans le bas du dos! Je reste connectée avec leur énergie et je suis en contact avec le monde de l’émerveillement! Ça me donne le goût de vivre!

Vieillir, c’est un privilège et je me le rappelle tous les jours parce que j’ai vu des gens partir jeune. Et malgré le fait que j’ai vécu la perte de personnes chères, ça ne m’a pas enlevé cet amour de la vie et ce goût de me renouveler et d’essayer.

No 3

Pas besoin de tout comprendre

J’ai longtemps été la fille qui voulait absolument tout comprendre. Je voulais décortiquer la vie: pourquoi on est ici, qu’est-ce que l’on fait ici,… J’ai lu tout ce qui a été écrit sur la croissance personnelle. Finalement, j’ai appris qu’il y a une portion de la vie qu’on ne comprend pas. Quand mes parents sont décédés coup sur coup, je me suis dit: « c’est impossible de comprendre ça. C’est une injustice! Pourquoi?? » Vous savez ce grand « pourquoi » qui arrive souvent dans notre vie quand on fait face à une épreuve? Une des bonnes façons de laisser aller la colère et l’amertume et de refaire confiance à la vie, est justement de faire la paix avec le fait qu’on ne comprend pas. Accepter nous permet d’avancer, alors que ce « pourquoi » peut nous amener dans des zones qui ne sont pas nécessairement positives. Ces événements m’ont aidé à lâcher prise sur le désir de tout contrôler. Aujourd’hui, je m’applique à expérimenter et ressentir. J’ai appris à dire: «je ne sais pas». J’aime mieux passer mon temps à faire autre chose que d’essayer de tout décortiquer. L’expérience humaine est faite pour être vécue, elle n’est peut-être pas faite pour être comprise.

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Marie-Claude Savard dirige toujours sa boîte de production de vidéos corporatifs Exelmans et a d’inspirants projets à venir… Restez à l’affût! Elle continue d’être collaboratrice pour le magazine 7 Jours. Elle reprendra aussi à la radio à l’été 2019, à la barre d’une émission qu’elle anime avec Maxim Martin et Sébastien Trudel.

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