Jean-Philippe Dion

Comme la plupart des gens, j’ai d’abord connu Jean-Philippe à travers son rôle d’animateur. Le voyant évoluer dans différents projets au fil des années, le croisant sur des plateaux de télé, il a toujours été gentil, charmant, à l’écoute. Un bon Jack quoi! Depuis quelques mois, il est aussi devenu mon collègue de travail à Rythme FM. On se côtoie donc maintenant sur une base quotidienne et c’est là que j’ai découvert à quel point c’est un gars sensible, drôle, spontané et authentique. Ça se sent à la radio, mais aussi dans sa nouvelle émission « La vraie nature », qui connaît un réel succès en ce moment. À le voir aller, je pense que Jean-Philippe était rendu là, lui aussi, dans son parcours: à nous dévoiler enfin SA vraie nature. Et le résultat est plus que réjouissant!



No 1

La perfection n’a pas toujours meilleur goût

Quand on arrive sur le marché du travail, on ne pense jamais qu’on a vraiment tous les outils nécessaires pour y arriver. Moi, quand j’ai commencé ma carrière, mon mécanisme de défense était la perfection. Je voulais toujours tellement être parfait que j’étais moins naturel, et moins bon. Je me « surpréparais », je n’étais pas dans le plaisir, mais plutôt dans le souci d’être parfait. À un moment donné, j’ai réalisé que les gens aiment ça les gens vrais, les gens imparfaits, puis qu’il faut juste apprendre à être qui on est. Le jour où j’ai accepté de dévoiler vraiment ma vraie nature, c’est là que j’ai commencé à avoir du plaisir en tant qu’animateur et à m’amuser dans mon métier.

Dans le temps où j’étais chroniqueur culturel à Salut Bonjour, je me souviens que Gino Chouinard me disait « Jean-Philippe, arrête de te préparer autant, t’es pas obligé de voir tous les spectacles qui sont présentés à Montréal cette semaine, de faire toutes les conférences de presse, d’avoir écouté tous les albums qui viennent de sortir. » Et même si à l’époque je l’entendais, j’étais tellement insécure que j’étais incapable de laisser tomber ça. J’avais peur de ne pas être à la hauteur, que les gens ne m’aiment pas. Mais je ne savais pas moi-même qui j’étais.

Pour moi, le déclic s’est fait en deux temps. Tout d’abord, quand j’ai commencé à animer Accès Illimité, j’ai découvert que ce que j’aimais, c’était de faire des entrevues, de rencontrer des gens. Ensuite, quand Guy Jodoin est parti de Sucré Salé, je me suis dit que j’aimerais ça le remplacer. Il y avait eu un sondage au sujet de ses remplaçants potentiels et quand on mettait mon nom comme animateur, les gens disaient : « ben non, il est bien que trop plate! ». C’est là j’ai vraiment eu la confirmation qu’il fallait que j’arrête d’être le petit parfait qui veut être impeccable, sans aucun poil qui retrousse, avec le p’tit cheveu et la p’tite chemise parfaite. Et à partir du moment où j’ai compris ça, il y a eu plein de beaux projets qui sont arrivés dans ma vie.

C’est aussi en faisant un travail sur moi-même que j’ai réalisé ça. Le jour où j’ai arrêté de vouloir être parfait, ça m’a énormément allégé la vie et mes relations avec les autres s’en sont ressenties aussi. Je vais toujours être quelqu’un de très exigeant envers moi-même et les autres, autant dans ma vie personnelle que professionnelle. Mais en même temps, c’est aussi une qualité, il ne faut juste pas que ça reste dans le défaut.

No 2

La force du couple

Dans ma vie, j’ai toujours séparé le professionnel du personnel. Ça n’a jamais été interrelié. Je ne veux pas faire de séances photos avec mon copain, je ne veux pas faire de tapis rouge avec lui. Ça fait 14 ans qu’on est ensemble et il m’a vu évoluer dans mon parcours. Quand je l’ai rencontré, j’étais caissier dans un dépanneur… notre vie a vraiment beaucoup changé pendant les 14 dernières années! J’ai toujours voulu compartimenter ces deux aspects de ma vie mais j’ai réalisé ces derniers mois qu’on pouvait mêler tout ça. Même que maintenant, mon copain travaille avec moi sur certains projets. Récemment, j’ai réalisé que ça se pouvait que ça ne nuise pas à mon couple, au contraire, que le couple est plus fort que tout. Quand il a venté fort dans ma vie dernièrement à cause du décès de ma grand-maman et de la maladie autour de moi, j’ai réalisé la chance que j’avais d’avoir un copain qui est là depuis longtemps, qui me comprend, qui me connaît. Je me suis rendu compte de l’importance et de la force de la durée du couple. C’est très précieux d’avoir une relation de 14 ans avec une personne qui te connaît dans les moindres détails. Cette personne-là est là pour toi, et tu es là pour elle aussi quand il y a des moments plus difficiles. La loyauté c’est très précieux pour moi.

No 3

Il faut faire confiance au temps

«Fais confiance au temps». C’est une phrase que j’entendais souvent, mais je que je n’avais pas encore ressentie. Et à un moment donné dans ma vie, j’ai compris que c’est vrai que tout finit par s’arranger et qu’il faut faire confiance au temps. Des fois, on trouve que c’est trop long, que le vent est tout le temps contre nous, que la vie n’est pas facile, mais plus souvent qu’autrement, tout finit par s’arranger. J’ai vécu la mort de ma grand-maman, la maladie de ma maman. Même plus jeune, quand j’ai annoncé à ma famille que j’étais homosexuel, il a venté fort en tabarouette, un ouragan est passé dans ma vie. La réaction de mon papa a été très difficile, mais moi je n’arrêtais pas de dire : « Laissons-lui le temps. » Tout le monde a besoin de temps pour comprendre, pour assimiler. Et finalement, le temps a été bénéfique. Je le savais qu’à un moment donné le temps ferait en sorte d’apaiser les douleurs et que tout finirait par s’arranger. Je suis même rendu que c’est moi maintenant qui le dis aux gens de mon entourage : « Fais confiance au temps. » C’est un concept qui est maintenant concret pour moi!

Partager:

À lire aussi

Entre nous
3 choses que j’ai apprises
Mario Tessier
Entre nous
3 choses que j’ai apprises
Pierre-Yves Lord
Entre nous
3 choses que j’ai apprises
Stéphane Bellavance